Le salar d'Uyuni : un Paris - Dakar touristique
Se sentir coupé du monde et de toute information relativement fraîche...c'est fantastique.
En Argentine, par exemple, nous avons appris, aprés coup, que nous n'étions qu'à quelques kilomètres du Paris-Dakar....sans en voir la moindre trace.
Nous l'avons retrouvé, ailleurs, et d'une autre maniére. Je m'explique. A Uyuni, la capitale de l'industrie touristique, nous avons embarqué pour trois jours à bord d'un 4x4 de l'agence " Foriner advanture", (SIC) pour découvrir le fameux Salar, le désert de sel, et le sud Lipez, toute la zone sud ouet de la Bolive faite de desert de volcans, de lagunes et de zones naturelles. Nous voilà au milieu d'une cohorte d'une cinquantaine de 4x4 identiques conduisant des gringos tous plus contents les uns que les autres, la main greffée à l'appareil photo, en essayant de prendre le paysage sans aucun autre touriste, (impossible) et le nez cramé au second degré par le soleil de montagne.
Notre kamikaze de guide, Garcia, s'est visiblement mis en tête de rattraper les deux heures qu'il a perdu et a conduit comme un XXXXX(BIP), s'en donnant à coeur joie pour faire manger de la poussiére aux blanquitos asmathiques de derrière. Quand, en blaguant, on lui a dit qu'il pourrait faire le Paris- Dakar, Garcia était drôlement flatté et a écrasé de plus belle le champignon.
Dans la voiture, il y avait Cesar et Celia, un couple de Brésiliens, muto bon; un autre brésilien, Sergio, un peu bizarre ( s'épiler les sourcils à la lampe torche a 11h du soir dans un hotel de sel au milieu du désert, moi je trouve ça bizarre), et un couple d´étudiants chiliens, Valeria et Mario. Tout ce petit monde gloussait à chaque bosse, je me croyais dans la Caravane de Via Brachy conduite par Elodie.
Garcia , lui, était fier comme un pape en regardant dans le rétroviseur.. Nous avons vite compris que la conduite était son mode de communication, ce qui est original pour un guide.... et avons passé ces trois jours en essayant d'être parmi les cinquante premières voitures à arriver au même hotel, pour manger les mêmes pÂtes immondes, se priver des mêmes douches, le tout sans avoir payé le même prix!
Voilà planté le - trés peu- sarcastique décor du périple ultra touristique. Malgré les conditions et malgré notre empreinte carbone lamentable...le -vrai- décor du Sud-Lipez est juste sublime. Ce serait dommage de s'en priver...
Premier arrêt au cimetière des trains. Explication de Garcia : « Voici le cimetière des trains » Ok. Explication de mon Wikipédia à moi ( Samouel) : "C'est ici que l'on a entreposé les vieilles locomotives de l'une des trois lignes du pays en espérant que le sel mange la carcasse...perdu" Merci.
Nous redemarrons en doublant une dizaine de 4x4... Enfin, le fameux SALAR ! le plus grand désert de sel du monde ! « Le désert de sel de 12000 km2" dit Garcia dans un bel effort.. Un désert blanc et pur à 3500 métres d'altitude, donnant une vue à perte d'horizon et appelant tout un tas de beaux adjectifs, à part peut-être pour notre Garcia muet. (
On oublie de dire que cela fait très mal aux yeux.
On oublie aussi de dire que ce c'est pas seulement un circuit pour 4X4 mais une zone d'extraction dans laquelle des hommes tentent de travailler....
Y'a pas de raison, moi aussi je veux faire comme sur google images!
Le tour se poursuit sur l'île des Pêcheurs, une île splendide perdue au milieu du désert....
Avec des cactus pluri centenaires de plusieurs métres de haut....
Première nuit dans un hôtel fait totalement en sel, les tables, les lits, les murs, les horloges.....Mesdames et Messieurs.
Vous comprendrez que l'eau chaude soit payante. S'il vous plaiìt, Messieurs, n'urinez pas sur les murs, l'hôtel s'effondre !
Découverte de la Lagune verte pas si verte que ça (en haut) et de la fameuse Lagune colorée ( en bas), effectivement colorée, surtout rougeaude à cause du borax, un minerai qui sert à fabriquer du détergent domestique.
Trois races de flamands roses dans le parc naturel....
Visions folles dans le désert Salvador Dali, qui porte bien son nom.
Nous avons traversé des déserts, sommes passés au pied de plusieurs volcans encore en activité et avons vu des pàysages de Westerns
L'arbre de pierre
idée de Garcia étant encore une fois d'être le premier dans cette course de 4x4 touristique, nous voilà partis par -5 degrés à la découverte de geisers. Autant vous dire que de nuit et avec ce temps, on ne voit rien, et que personne n'avait envie de s'attarder, ce qui arrangeait bien Garcia.
Puis vint le grand moment.Nous arrivâmes les premiers aux Aguas Calientes, les eaux thermales, à 30 degrés, et juste avant le lever du jour. De quoi se donner du courage pour se désabiller vite avant de geler sur place et de plonger. Hum !!!
Un régal ce bain nordique. Le seul problème, c'est la serviette et les cheveux gelés en sortant.
Bref, durant ce safari bolivien, nous avons vu tout un tas de bestioles, des lamas,alpacas, et autres vigognes...avec des explications Garciennes.
-"Garcia, c'est quoi, c'est un alpaca? "・
-"Non un lama "・
- "comment on les differencie?"
- C'est un lama.
Puis toujours grâce à Garcia, nous pouvons prétendre sur nos blogs de voyage avoir été au Chili puisque nous avons traversé sans le savoir le monticule de terre de 20 cm qui sépare le pays de la Bolivie, au milieu d'un no man's land, en plein désert, avec un poste de police gros comme des toilettes sèches au fond du jardin...Bravo la lutte contre la contrebande.
A propos de contrebande d'ailleurs .... Garcia, en fin de voyage, locace comme jamais :
-"Ici passent des voitures et ont les trouvent pas chères en Bolivie"
- "Comment tu sais ça ?"
-"Cela fait trois ans que je suis guide, avant, j'étais dans la contrebande".